Je n’étais pas destiné à devenir éditeur. Si on ne s’appelle pas Gallimard, si on ne fait pas partie d'une telle dynastie, peut-on vraiment être destiné à devenir éditeur ?
Mon père était haut fonctionnaire, il a fait l’École Nationale de la France d’Outremer, il s’est baladé en Afrique. Moi, j’étais en France, j’ai été dans pas mal de pensions. Et à 18 ans, je me suis retrouvé sans savoir quoi faire. J’étais plutôt littéraire, mais c'était flou, alors je me suis dirigé vers le droit : on dit toujours que le droit mène à tout. De fil en aiguille, j'ai passé tous mes diplômes : master de droit public, diplôme de droit international, études supérieures en sciences politiques et, parallèlement, comme je m’ennuyais, j’ai fais des études de Lettres.
Puis, j’ai vagabondé, j’ai passé des concours, sans réelle motivation, que je n’ai pas toujours réussi. J’ai fais un peu de journalisme. Ensuite, grâce à des amis, je suis entré dans l’édition en tant que lecteur et au fil des lectures je me suis intéressé à la production des livres.
Les portes étaient ouvertes à cette époque, c’était très facile ; je suis allé voir des éditeurs et je leur ai demandé « Comment on rentre dans l'édition ? », « Vous n’avez pas une place pour moi ? ». On m’a répondu : « Ne posez pas la question comme ça, dites vous "Qu’est-ce que je peux apporter à votre maison d’édition ?”. Si vous avez quelque chose à créer, je vous aiderais. »
C’est ainsi que le parcours éditorial de Philippe Picquier commence, jusqu’à la création de sa propre maison en 1986. Aujourd’hui, elle se place en tant que leader dans la littérature asiatique. Son catalogue est composé des littératures de six pays (Japon, Chine, Corée du Sud, Vietnam, Inde, Pakistan). Sa réussite réside dans la diversité des genres de son catalogue, mais aussi grâce à l’implication et à la qualité de ses traducteurs.
Pour plus de curiosité, nous vous invitons à aller sur le site des éditions Philippe Picquier.